Page 163 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
O^C
Un homme avait fait vœu de n'épouser qu'une
femme à deux vulves. Il chercha longtemps en vain
et courait grand risque de rester célibataire, quand une
rusce commère eut l'idée de lui jouer un tour.
Elle avait une fille tellement grosse que, malgré le
goût des Arabes pour les femmes aux formes pleines,
elle n'arrivait pas à marier ce paquet de chairs gras-
ses. S 'étant rendu compte que notre homme faisait
presque chaque jour une petite promenade à la cam-
pagne, elle conduisit sa fille de ce côté et lui ordonna
de s'accroupir pour pisser de façon que l'homme
en question put apercevoir son jardin secret, puis de
se retourner en se penchant en avant, de telle sorte
qu'il vit une seconde fois le même paysage.
Grâce à sa grosseur démesurée, elle aurait ainsi l'air
d'avoir deux sexes.
Ebahi, notre homme suivit les deux femmes à leur
retour et, le lendemain, vint chez elles demander à la
mère la main de la jeune fille.
— Hélas î lui dit la rusée. Ma fille n'est pas comme
les autres. Une infirmité l'a empêchée jusqu'ici de se
marier : elle a deux vulves, la pauvre enfant I
— C'est justement ce que je veux, dit l'homme.
— Alors, épouse-la ; mais paie-moi deux fois la dot,
puisqu'aussi bien tu épouses quasiment deux femmes
à la fois.
Il accepta, paya deux dots, et de même en double
tout le trousseau, tous les frais des fêtes, etc..
Le s^oir des noces, la vieille pluma un poulet vivant,
ne lui laissant que les ailes, et l'enferma dans un cof-
fret.
Quand le mari fut seul avec sa femme, il lui de-
manda de voir sa seconde chose.
— Je ne les porte pas tous les jours toutes deux en
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