Page 162 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Un haschichin (mangeur de haschich) se lia avec
un voleur pour aller dévaliser une maison. Il entra le
premier, et son complice, qui était sur la terrasse, lui
dit :
— Ne prends que les choses lourdes (c'est-à-dire de
valeur).
Notre homme ne trouva de lourd qu'une grosse
négresse qui dormait sur un matelas. Il lui attacha
une corde au pied, jeta la corde à son compagnon et
lui dit de tirer. La servante se mit à crier et réveilla
toute la maison.
Abou Nov/as était un soir au palais du calife Haroun
Ar Rachid pendant une partie de plaisir. Un beau
jeune homme était de la compagnie. On buvait, on
chantait, on disait des vers aimables et des mots spiri-
tuels.
L'heure de se coucher venue, on s'étendit sur les
matelas. Abou NoAvas était sur l'un de ceux-ci et l'ai-
mable éphèbe sur un lit plus élevé, à côté.
Au milieu de la nuit, le calife, qui craignait pour
la vertu du jeune homme le voisinage du poète, se
releva et vint voir ce qui se passait.
Il trouva Abou Nowas couché dans le lit de son jeune
et beau voisin.
— Que fais-tu là P dit-il d'un air sévère.
— Monseigneur, fit le poète, je me suis remué dans
mon sommeil, j'ai roulé sur moi-même, et je suis
tombé par hasard dans ce lit...
Qu'Allah te fasse mourir ! s'écria le calife qui
réprimait son envie de rire. Est-ce qu'on tombe main-
tenant de bas en haut ?
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