Page 165 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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A la mort d'un calife de Bagdad, une guerre civile
éclata.
Les chrétiens de Roum (Byzance, Constantinople)
eurent alors l'intention d'en profiter pour attaquer les
musulmans. Mais un de leurs sages leur conseilla de
réfléchir.
Il fit battre entre eux deux gros chiens et les mon-
tra en spectacle à ses compatriotes. Puis il fit entrer
un loup.
Aussitôt les chiens, laissant là leur dispute, se jetè-
rent sur la bête et la dévorèrent.
— Vos ennemis feraient ainsi, dit le sage.
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Un djibli qui se rendait à Fès vit, en arrivant à Bab
Fetouh, des femmes voilées qui prenaient l'air devant
les remparts de la ville.
Il se mit à les regarder en écarquillant les yeux.
— Quel œil de taureau tu as ! lui cria une femme
en riant.
Furieux, il repartit chez lui et se plaignit à sa
femme de la chose.
— Il fallait répondre, dit la femme, qu'elle avait un
œil de vache.
Notre djibli repartit aussitôt pour Fès, faisant trois
jours de marche tout exprès et cria à la première
femme qu'il vit :
— Tu as des yeux de vache I
Puis, très fier, il retourna chez lui dire à sa
femme :
— Eli bien ! je l'ai fait !
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