Page 169 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 169
HISTOIRES ARABES
de lentilles pendant qu'il allait lui chercher un autre
pain, et ainsi de suite huit ou dix fois.
Quand il parut un peu rassasié et qu'il ne restait
plus rien à manger à la maison, l'hôte demanda au
voyageur où il se rendait.
— Je vais, dit-il, à Tlemcen, où il y a, m'a-t-on dit,
un médecin fameux poiir les maladies d'estomac. Le
mien est, en effet, si malade que je peux à peine man-
ger. J'espère que ce médecin me donnera un peu d'ap-
pétit.
— Quand tu reviendras chez toi, dit l'autre alors,
je te conseille de prendre un autre chemin.
— Que vaut-il mieux, demandait quelqu'un à Abou
Nowas, quand on est dans un cortège funèbre au
milieu duquel on porte le cercueil, que vaut-il mieux :
marcher devant ou derrière ce cercueil ?
— Cela n'a pas d'importance, répondit-il, pourvu
que tu ne sois pas dedans, tu peux être où tu voudras.
Le chacal vit un jour le coq perché sur un arbre
et eut envie de le manger.
— Descends, lui cria-t-il, ô mon cher frère coq,
pour que nous fassions ensemble notre prière.
— Attendons un peu que l'iman se réveille pour
conduire notre prière. Il dort encore, dit le coq mé-
fiant.
— Où est-il donc cet iman P
— Derrière toi.
Le chacal se retourna et vit un grand sloughi qui
ronflait.
- 174 -