Page 171 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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Un djibli voulut acheter une maison à Fès.
Un farceur l'amena devant la grande mosquée Qa-
raouyine et lui proposa de la lui vendre.
— Combien ? demanda le djibli.
— Pour toi ce sera seulement cinq cents mithqals.
Satisfait d'avoir une si belle maison pour cette
>:ommc raisonnable, le djibli accepta et paya sur-le-
champ.
— Je vais, dit-il au p v iiLi<;-vendeur, chercher ma
famille et je reviendrai dans quatre ou cinq jours
prendre possession de la demeure. Comment t'ap-
pelles-tu ?
— Je m'appelle Bon Khrareb. Tu n'auras qu'à me
demander à n'importe qui.
Or Bou Khrareh veut dire : égout. Quand le monta-
gnard revint à Fès avec toute sa famille pour emmé-
nager à la Qaraouyine et qu'il voulut entrer ainsi dans
la sainte mosquée, on le roua de coups et on le chassa
ignominieusement
Il demanda alors où était Bou Khrareb.
— Voici son entrée, lui dit-un, en lui indiquant la
bouche de l'égout.
Notre homme retroussa alors ses vêtements et entra
dans l'égout en criant :
— Ah I là là ! vieux malin ! Te voiîà devenu une
rivière maînténant î Mais tu ne m'échapperas pas...
Ça ne sent pas très bon chez toi.
A{irè's avoir m'arché quelque temps dans l'eau sale,
il arriva sous les cabinets d'aisance d'un commerçant
fa^, qui était justement accroupi dedans en train de
faire ses besoins.
Le djibli se dit : « Voici Bou Khrareb, mon ven-
deur ! ». Et il l'attrappa par les c...
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