Page 175 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
— Je ne puis le faire mettre à mort, déclara
Haroun Ar Rachid, mais je veux bien lui faire donner
la bastonnade, pourvu toutefois que je trouve une
occasion et un prétexte.
Les prétextes ne manquaient pas et l'occasion ne se
fit pas attendre. Le célèbre poète était un illustre
ivrogne et fameux débauché, et la loi coranique
punit du bâton quiconque boit du vin.
On trouva un jour Abou Nowas avec une bouteille.
Celle-ci, il est vrai, était vide. Le calife ne l'en con-
damna pas moins à recevoir cent coups de bâton.
— Pourquoi donc, ô émir des croyants ? demanda
le poète.
— Parce que tu as sur toi une bouteille oii l'on met
du vin.
•— C'est donc à mort que tu dois me condamner.
— Pourquoi ?
— Parce que j'ai aussi sur moi une langue avec
laquelle je pourrais blasphémer, ou professer
l'athéisme.
Cette réplique fit rire le calife qui pardonna au
subtil poète.
3->C
Un homme épousa une femme qu'il n'avait natu-
rellement jamais vue avant son mariage, comme
cela se passe ordinairement dans les pays musul-
mans, et la trouva fort laide.
Comme elle lui demandait devant lesquels de ses
parents elle pouvait lever son voile, il lui déclara :
— Devant qui tu voudras 1 Devant tout le monde,
sauf devant moi...
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