Page 170 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 170

HISTOIRES                             ARABES





       Epouvanté,    il  s'enfuit.
       — Reviens donc, lui cria alors le coq, reviens. Nous
     allons  prier.
       — Oh     il faut que je refasse mes ablutions aupara-
              !
     vant, dit  le chacal sans retourner la   tête, et en cou-
    rant de plus belle.


                                3-C



       Un Khatib (prédicateur) d'une mosquée de Tunis,
    &e saoula, un jeudi soir, outrageusement, en compa-
    gnie d'un ami.
       — Et lu vas demain à la prière du vendredi (le di-
    manche musulman) prêcher aux fidèles sur la morale
    coranique qui interdit formellement de boire du vinl...
    lui dit son compagnon.
       — L'homme      est un faible pécheur,    dit  le Khatib.
    Mais veux-tu parier avec moi une bonne bouteille que
    je leur dirai demain en chaire, en plein sermon, que
    j'ai bu ce soir ?
       — Je tiens le pari. Tu n'auras pas cette audace.
       Le lendemain, notre prédicateur monta en chaire et
    se mit à proclamer     :
       — Serviteurs de Dieu    I J'ai bu du vin hier. Je me
    suis saoulé hier...
       L'auditoire commença      à donner    quelques    signes
    d'étonnement   ; mais le prédicateur poursuivit, imper-
     turbable  :
       — ...Je bois aujourd'hui. Je boirai demain... C'est
    ainsi que parle l'ivrogne. Qu'Allah     le confonde   et  le
    fasse  se repentir !...
       Il avait gagné son pari.
                              - 175 -
   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175