Page 159 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Joha prit un morceau de vieille toile, et lui en fit
des souliers.
— Combien de temps, dit-elle, crois-tu donc que
ces chaussures dureront ?
— O ma mère, répartit Joha, si tu marches tous
les jours autant qu'hier, elles dureront toute ta vie.
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Un sultan, qui s'ennuyait, fit venir un chanteur en
déclarant qu'il lui donnerait cent réaux s'il réussis-
sait à distraire son impériale mélancolie, et que dans
le cas €ontraire, il lui ferait donner cent coups de
hàton.
Le chanteur fut introduit par un garde qui lui dit :
— C'est grâce à moi que tu vas chanter devant le
sultan. Mais si je t'introduis c'est à la condition que
tu partages avec moi ce qu'il te donnera.
Le pauvre artiste dut accepter.
Comme il ne réussit pas à dérider le monarque,
celui-ci lui fit administrer cent coups de bâton.
Au cinquantième coup, notre homme s'écria :
— Halte-là ! J'ai mon compte, car je dois partager
avec le garde, ainsi qu'il l'a exigé.
Et il raconta la combinaison ; ce qui fît tant rire
le sultan que celui-ci, après avoir fait donner cinquante
coups au garde, gratifia le chanteur de cent réaux et
d'un bel habit.
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'Un vénérable cadi joue aux devinettes avec un anii,
Ali, joyeux farceur.
— D'os, je deviens nerf, puis chair. Qui suis-je
P,
Le cadi ne trouve pas la solution de l'énigme.
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