Page 252 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 252
ARABES
H.I s T O I R E s
de bons plats qu'elle lui dit avoir été envoyés en
cadeau par ses parents à elle.
Un jour, elle lui fît prendre un repas très lourd,
dans lequel elle avait mis des épices et des substances
qui devaient provoquer un embarras intestinal sérieux,
et en même temps elle demanda à une voisine de
lui prêter le nouveau-né dont celle-ci venait juste-
ment d'accoucher.
Quand le mari fut pris de violentes coliques, elle
se mit à lui masser le ventre affectueusement, et tout
à coup s'écria :
— Allah est grand I II peut tout ce qu'il veut.
Il jette où il veut les germes de la fécondité. oaili
oiiili ! Tu es enceint... Je sens l'enfant qui remue
dans ton ventre tempétueux... Que la volonté d'Al-
lah s'accomplisse ! Tu ne vas pas tarder à accou-
cher...
Le mari se roulait dans des convulsions en hur-
lant de douleur, et tout à coup lâcha un énorme pet
qui fît retentir les murs de la chambre, et délivra
enfin son ventre. Alors son épouse lui présenta un
petit bébé vagissant, en secriant :
— Alhamdou lillah I Louange à Dieu pour cette
heureuse naissance. C'est un fils. Comment l'appel-
lerons-nous ? Je vais lui chercher une nourrice.
Et elle confia l'enfant à sa véritable mère, cepen-
dant que le riche avare, accablé de stupeur et de
honte, se disait :
— Que vais-je devenir ? Que va-t-on dire dans le
quartier ? Certainement l'on dira que j'ai dû me
faire en... bien profondément pour aboutir à cela.
Le mieux est de quitter le pays.
D'autant que sa maligne épouse ne manqua pas
de lui dire bientôt que toute la ville parlait de son
miraculeux accouchement et le surnommait déjà le
Père-au-Pet-Retentis^ânt.
- 257 -
17