Page 255 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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Un pêcheur était abonné au haschich et en prenait
des doses capables de renverser les quatre pattes en
l'air un vieil éléphant.
Un soir, il sortit au clair de lune et, voyant les
rayons de la lune sur le pavé d'une rue, se crut ar-
rivé au bord de la rivière, et y jeta sa ligne.
Un chien mordit aux viandes qui servaient d'ap-
pât, fut pris à l'hameçon, tira en hurlant sur la ligne
et renversa le haschichin qui, se croyant noyé, cria,
ameutant tout le quartier.
On le releva et on le conduisit au cadi. Mais celui-ci
était aussi grand amateur de chanvre indien et, re-
connaissant un confrère, au lieu de le faire bâton-
ner, l'invita à passer la nuit chez lui.
Ils prirent une énorme quantité de haschich et se
livrèrent à toutes sortes d'exentricîtés.
A ce moment, le sultan et son vizir, déguisés en
bourgeois, se promenaient à travers la ville. Enten-
dant du bruit, ils entrèrent dans la maison du cadi
et restèrent ébahis devant le spectacle qu'ils aperçu-
rent : deux hommes tout nus qui dansaient en chan-
tant et l'un d'eux était le vénérable cadi de la capi-
tale, une dés lumières de l'Islam...
Le sultan fit remarquer au vizir que le zeb du pé-
cheur était bien plus long et bien plus ^ros 'que celui
du cadi.
— Qu'as-tu à parler tout bas à ton compagnon ?
lui dit alors le pêcheur. Ne sais-tu pas que je suis
le sultan et que mon camarade est mon grand vizir ^
— Depuis quand donc
es-tu sultan ? demanda le
vrat sultan.
— Efep\iis que j'ai déposé mon prédécesseur. Mais
cessons de parler politique. Moi, j'ai une grande en-
vie de pisser, et je vais, s'il te plaît, me soulager sur
toi.
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