Page 260 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 260

HISTOIRES                             ARABES





     la jeune   fille  et malgré    tes  ordres,  ô émir    des
     croyants, je me suis enfui à toutes jambes, craignant
     de  devenir plus    infortuné   et  plus  fou  encore que
     je ne   le  suis.





        Haroun Ar Rachid étant parti en guerre, dut faire
     une longue route     à cheval en    plein  soleil pendant
     l'été.
        Mourant de soif,   il trouva enfin une source fraîche
     dans un bosquet au milieu d'une région aride et           y
     but un verre d'eau.
       — Combien aurais-tu payé ce verre d'eau,         s'il eût
     été à vendre.^ lui demanda un de ses familiers.
                                            la moitié de mon
        — J'aurais bien donné pour lui
     empire.
        — Et   si  ce verre d'eau que tu     as bu  refusait de
     sortir de  ta  vessie affligée d'une   rétention  d'urine,
     que donnerais-tu pour échapper à cette mort cruelle.^
        — Alors je donnerais mon empire tout entier.
        — Il est bien   triste,  dit alors  le familier du calife,
     qu'un empire qni ne vaut pas plus qu'un verre d'eau
     et qu'un jet d'urine    te cause tant de soucis    et qu'il
     nous coûte tant de guerres cruelles.
        On rapporte qu'à     ces mots,   le grand Haroun Ar
     Rachid   pleura.




        Un philosophe     respectait  tellement   la vie et  les
     créatures   d'Allah   qu'il ne   voulait   pour   rien  au
     monde manger et tuer la moindre bête.
        Un jour,   il attrapa  une puce     qui  se  promenait
     sur  ses vclements.    Ne voulant    pas  l'écraser,  il  la
     laissa tomber par    la fenêtre.
                               — 265 —
   255   256   257   258   259   260   261   262   263   264   265