Page 258 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





       Mais   notre homme      s'approcha de    lui  et  lui  dit
     encore, du ton    le plus doux   :
       — Je    te  jure, mon pauvre ami, que        si  tu veux
     me rendre ce service, je     te nourrirai toujours bien
     de foin, de luzerne, d'orge et de fèves    ; et je te pro-
     mets en outre de ne plus jamais       te piquer trop fort
     le derrière avec mon aiguillon, car je sais que tu es
     extrêmement délicat de     cet endroit...
        Alors  le cadi  fit un signe aux gardes, qui^ se jetè-
     rent sur l'homme      et l'emmenèrent à     la prison des
     fous.

                                30C


        Une femme recevait son amant déguisé en femme
     et  le cachait derrière un rideau,    en   disant   à  son
     mari que    c'était  sa  vieille tante, une pauvre  vieille
     sans famille et sans argent dont    il fallait avoir pitié.
        Comme,    selon  les usages,  le mari ne    devait pas
     voir à visage découvert cette personne,      il ne décou-
     vrait pas  la  ruse  ;  son esprit n'était  d'ailleurs pas
     très long.
       Un jour que l'amant devait rentrer chez lui        et se
     sentait peu   enclin à marcher,     la femme    dit  à son
     mari toujours docile    :
       — Tu vas porter sur ton dos ma pauvre tante            et
     la ramener chez     elle.
       Le mari se soumit, chargea l'amant sur son dos et
     partit.
        En route  il sentit sur son cou quelque chose qu'il
     ne s'attendait pas à trouver là. Y portant la main,      il
     s'aperçut   sans pouvoir    en douter    que  c'était  des
     testicules.
        Très   étonné,   mais   sans concevoir     le  moindre
     soupçon,   il continua sa   route, déposa l'amant     chez
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