Page 60 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Quel malheur que je n'aie pas l'argent ; quelle mer-
veilleuse occasion je vais laisser échapper !
Le juif crut qu'il s'agissait d'une chose magique
capable d'enrîchir. Il donna l'argent à la femme et
suivit Joha.
Arrivé chez lui, Joha montra un tambourin crevé
au juif :
— Tu vois, lui dit-il. C'est exactement la dimension
voulue. La peau fait tout à fait l'affaire.
Le bouffon d'un sultan s'assit un jour par plai-
santerie sur le trône de son maître.
Aussitôt les gardes l'en chassèrent à coups de bâton.
Ses cris attirèrent le sultan qui lui en demanda la
cause :
— Ce n'est pas sur moi que je pleure, ô Sidna
!
dit le bouffon. C'est sur Votre Majesté. Si j'ai reçu
une grêle de coups de bâton pour m'être assis une
minute sur votre trône, quelles volées ne recevrez-
vous pas dans l'autre monde, de la part des deux an-
ges qui interrogent les morts dans leurs tombes, pour
vous y être assis toute votre vie I
'vlarouf invita un jour à diner plusieurs riches com-
merçants de la ville.
Ils vinrent chaussés de belles babouches neuves,
qu'ils laissèrent, comme d'habitude, à la porte.
Pendant qu'ils attendaient le repas, Marouf prit les
babouches et alla les vendre. Puis il acheta de quoi
manger avec l'argent et revint.
Le dîner fut excellent et abondant. Les convives
l'apprédaifent et félicitaient l'hôte.
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