Page 64 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES




       — 'Mon père à moi, improvisa l'autre jeune homme,
     donne tous les jours à dîner à une foule de convives.
     Le feu est continuellement allumé dans ses immenses
     cuisines.
       Pensant avoir    affaire à de grands personnages,      1^
     policier n'osa leur faire donner la bastonnade,      et se
     contenta de   les garder jusqu'au matin.
       On apprit alors que      le premier   était le  fils d'un
     chirurgien,   et  l'autre celui d'un gargotier.





       Quatre fumeurs de haschich rêvent devant une          ri-
     vière,  et s'abandonnant    à leur imagination déchaî-
     née  :
       — Ah    I dit ]'un,  si cette rivière était de beurre...
       — Si elle    était de semoule   !  dit  le second.
        — Si nous en faisions un bon plat de couscous...
     Quel bon repas    !... dit le troisième.
        Alors le quatrième se lève,   et malgré   les supplica-
     tions des autres, s'en va, vexé,    déclare-t-il, qu'on ne
     l'ait pas invité à prendre sa part de ce bon dîner...

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        Un homme se levait toujours de bon matin, car un
     hadith (parole,   tradition) du Prophète dit     :  a Bénis
     soient ceux qui   se lèvent de bonne heure.      »
        Sortant un jour     à  l'aube quand   la  plupart dor-
     maient encore et que les rues étaient désertes,      il fut
     dévalisé par des voleurs.
       — Tu vois,    lui dit quelqu'un, à quoi    t'a servi ton
     habitude. Tu en es mal récompensé.
        — Les voleurs,    répliqua-t-il,  se sont  levés encore
     plus tôt que moi.
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