Page 58 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
— Prie sur le Prophète, répéta-t-il.
Le pacha s'exécuta.
Sans lui laisser ouvrir de nouveau la bouche après
cette nouvelle prière, Marouf continua :
— Prie sur le Prophète.
Et ainsi de suite, plusieurs fois.
A la fin le pacha se fâche et lui demande s'il se
moque de lui.
— Réponds tout de suite, ou sinon je te fais donner
la bastonnade.
— Seigneur pacha I dit alors Marouf, si tu as été
agacé parce que je t'ai dit à plusieurs reprises de
prier sur le Piophèle, comment veux-tu que je ne
l'aie pas été, moi aussi, quand on m'a demandé dix
fois de suite quel était le prix de mon estomac de
mouton ?
Un paysan marocain avait dans son jardin des
coings et des figues.
Il dut aller un jour chez le caïd de sa tribu. Les
caïds sont gens voraces qui savent (( manger » leurs
administrés et « faire suer le burnous ». Il est bon
de leur faille des cadeaux quand on va les voir.
— Je vais, dit l'homme à sa femme, porter au sei-
gneur caïd un panier de ces beaux coings dorés et
durs.
— Porte-lui plutôt des figues, dit la femme. Nous
en avons beaucoup et cela nous privera moins.
Le fellah suivit ce conseil et partit avec un couffin
de figues fraîches, juteuses et molles, au cœur de
miel suave.
iMais le caïd était de mauvaise humeur. Quand il eut
reçu le cadeau, il se mit à jeter une à une les figues
à la figure du donateur.
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