Page 54 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





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         Joha arrive dans une grande        ville dont on   lui  a
       dit que c'était un endroit de perdition.
         Pour ne pas     se perdre, comme     il couche   la nuit
       dans un    terrain vague,   il  a lidée de s'attacher au
       pied, au bout d'une     ficelle, une courge.
         — Comme cela,      dit-il, je me reconnaîtrai toujours.
         Mais pendant son sommeil, un gamin coupe            la  fi-
       celle, prend la courge et s'endort à son tour près de
       celle-ci.
          A son réveil, Joha est ahuri,
         — Que se passe-t-il     ?  s'écrie-t-il. Comment faire ?
       Est-ce moi qui suis lui, ou est-ce lui qui «st moi ?





         Un khatib (prêcheur) fait un sermon dans son min-
       bar (chaire)   devant un    auditoire  recueilli. C'est un
       respectable vieillard,  à  la longue barbe grise.
         L'un des    assistants pleure à ohaudes larmes.
         Le sermonneur est flatté que son éloquence semble
       avoir tant d'effet.
          A  la  sortie,  il  félicite l'homme de sa piété  et des
       larmes que    lui  a  fait répandre l'amour de Dieu.
         — Pas du tout, dit l'autre. Si je pleurais,     c'est que
       ta barbe m'a rappelé mon bouc que je viens, hélas
                                                                 !
       de perdre.




         La femme de Joha, un jour qu'elle faisait         la  les-
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       sive, lava le caftan de son mari, puis l'accrocha dans
       le jardin à une corde, les manches étendues, pour le
       faire sécher.
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