Page 53 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





        le coupable doit réparer le mal qu'il a fait. J'ordonne
        donc  qu'il couche avec    elle afin de  lui rendre   l'en-
        fant mort-né.
          Puis,   s'adressent au   frère  de l'homme     qui  avait
        été tué par la chute du voleur    :
          — La    loi ordonne d'appliquer      le  talion. Tu   vas
        donc monter au minaret et tu te jetteras du sommet
        sur celui qui a fait de même pour ton frère.
           (( Quant  au   juif,  poursuivit  l'étonnant   cadi,  la
        loi  dit qu'un musulman       vaut deux    juifs,  et  d'au-
        tre part  :  (( Œil pour œil, dent pour dent   )). Donc le
        juif a le droit d'arracher un œil à celui qui lui a fait
        perdre le sien, mais pour que le compte y soit,     il faut
        que ce dernier lui en crève auparavant un autre.
          Les trois plaignants préférèrent se désister.

                                   J^C



          La femme de Majoub         était en  train  d'accoucher.
        C'était la nuit.
          — • Tiens  la chandelle,  dit  la sage-femm.e au mari.
        Voici  l'enfant  qui  se  présente.  Eclaire-moi   bien.
          Un   petit bébé   se mit   à geindre. Mais    la femme
        souffrait encore.
          —   Il en vient un autre, dit la sage-femme. Ce sont

        des jumeaux. Eclaire-moi encore.
          •Majoub reprend la chandelle. Un deuxième enfant
        sort du ventre de sa mère.
          Alors Marouf souffle la chandelle.
          — Que fais-tu ? lui dit-on.
          — J'éteins   la lumière pour qu'il n'en vienne pas
        un troisième et quelques douzaines d'autres. Les en-
        fants sont comme     les moustiques. Ceux-ci ont vu      la
        lumière que je tenais et sont accourus. Si j'étais resté,
        d'autres seraient venus aussi.
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