Page 36 - L'ane d'Or - auteur : APULEE- Libre de droit
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brigands fieffés, et de la pire espèce. Vite je saisis sous mon manteau
l’épée dont je m’étais précautionné pour de pareilles rencontres ; et,
sans marchander, je m’élance au milieu de ces bandits. À mesure qu’il
m’en tombe un sous la main, je lui plonge mon épée jusqu’à la garde,
et je les étends l’un après l’autre à mes pieds, criblés de coups, et
rendant l’âme par de larges blessures. Après cet exploit, tout haletant
et baigné de sueur, j’enfilais la porte que venait d’ouvrir Photis,
réveillée par le vacarme ; une lutte avec le triple Géryon ne m’eût pas
épuisé davantage. Je gagnai promptement mon lit, et ne tardai pas à
m’endormir.
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