Page 434 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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l’estimait. Il répondit à la vieille :
              « Je ne la lui vendrai ni pour
              or ni pour argent ; mais je lui en
              ferai un présent si elle veut
              bien me permettre de la baiser à la
              joue. » J’ordonnai à la vieille
              de lui dire qu’il était bien hardi de
              me faire cette proposition.
              Mais, au lieu de m’obéir, elle me
              représenta que ce que le mar-
              chand demandait n’était pas une chose
              fort importante ; qu’il ne
              s’agissait point de parler, mais
              seulement de présenter la joue,
              et que ce serait une affaire bientôt
              faite. J’avais tant d’envie
              d’avoir l’étoffe, que je fus assez
              simple pour suivre ce conseil. La
              vieille dame et mes femmes se mirent
              devant afin qu’on ne me
              vît pas, et je me dévoilai ; mais, au
              lieu de me baiser, le mar-
              chand me mordit jusqu’au sang.

              « La douleur et la surprise furent
              telles que j’en tombai éva-
              nouie, et je demeurai assez longtemps
              en cet état pour donner
              au marchand celui de fermer sa boutique
              et de prendre la fuite.
              Lorsque je fus revenue à moi, je me
              sentis la joue tout ensan-
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