Page 103 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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Marius part pour l'Afrique avec des troupes plus
          nombreuses même que le décret ne l'avait autorisé, et, en
          peu de jours, il aborde à Utique. L'armée lui est remise par
          le lieutenant P. Rutilius. Metellus avait évité la présence de
          Marius, il ne voulait pas être témoin de ce dont il n'avait pu
          supporter la nouvelle

          LXXXVII. Le consul, ayant complété les légions et les
          cohortes auxiliaires, marche vers un pays fertile et riche en
          butin. Tout ce qui est pris, il l'abandonne aux soldats. Il
          assiège ensuite des châteaux et des villes mal défendues
          tant par leur assiette que par leurs garnisons, et livre, tantôt
          dans un lieu, tantôt dans un autre, une foule de combats,
          tous peu importants. Par là, les nouvelles recrues
          s'accoutument à se battre sans crainte, ils voient que les
          fuyards sont pris ou tués, que les plus braves courent le
          moins de danger ; que c'est avec les armes que l'on protège
          la liberté, la patrie, la famille, tous les intérêts, qu'elles
          donnent la gloire et les richesses. Ainsi l'on ne distingua
          bientôt plus les jeunes soldats d'avec les vieux, même
          valeur les animait tous. A la nouvelle de l'arrivée de
          Marius, les rois se retirèrent chacun de leur côté dans des

          lieux de très difficile accès. Ainsi l'avait décidé Jugurtha,
          dans l'espoir de pouvoir attaquer bientôt les Romains
          dispersés, qui, délivrés de toute crainte, ne manqueraient
          pas, comme il arrive presque toujours, de marcher avec
          moins d'ordre et de précaution.

          LXXXVIII. Cependant Metellus était parti pour Rome, où,

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