Page 23 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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'Afrique dans la dernière. Elle a pour bornes, à l'occident,
le détroit qui joint notre mer à l 'Océan, à l 'orient, un vaste
plateau incliné, que les habitants nomment Catabathmon.
La mer y est orageuse, les côtes offrent peu de ports, le sol
y est fertile en grains, abondant en pâturages, dépouillé
d'arbres : les pluies et les sources y sont rares. Les hommes
y sont robustes, légers à la course, durs au travail : à
l'exception de ceux que moissonne le fer ou la dent des
bêtes féroces, la plupart meurent de vieillesse car rien n'y
est plus rare que d'être emporté par la maladie. En
revanche, il s'y trouve quantité d'animaux, d'espèce
malfaisante. Pour ce qui est des premiers habitants de
l'Afrique, de ceux qui sont venus ensuite, et du mélange de
toutes ces races, je vais, au risque de contrarier les idées
reçues, rapporter en peu de mots les traditions que je me
suis fait expliquer d'après les livres puniques, qui venaient,
dit-on, du roi Hiempsal, elles sont conformes à la croyance
des habitants du pays. Au surplus, je laisse aux auteurs de
ces livres la garantit des faits.
XVIII. Les premiers habitants de l'Afrique furent les
Gétules et les Libyens, nations farouches et grossières, qui
se nourrissaient de la chair des animaux sauvages et
broutaient l'herbe comme des troupeaux. Ils ne
connaissaient ni le frein des mœurs et des lois, ni l'autorité
d'un maître. Sans demeures fixes, errant à l'aventure, leur
seul gîte était là où la nuit venait les surprendre. A la mort
d'Hercule, qui périt en Espagne, selon l'opinion répandue
en Afrique, son armée, composée d'hommes de toutes les
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