Page 24 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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nations, se trouva sans chef, tandis que vingt rivaux s'en
          disputaient le commandement : aussi ne tarda-t-elle pas à
          se disperser. Dans le nombre, les Mèdes, les Perses et les
          Arméniens passèrent en Afrique sur leurs navires, et
          occupèrent les contrées voisines de notre mer. Les Perses
          s'approchèrent davantage de l'Océan. Ils se firent des
          cabanes avec les carcasses de leurs vaisseaux renversés, le
          pays ne leur fournissait point de matériaux, et ils n'avaient
          pas la faculté d'en tirer d'Espagne, ni par achat ni par
          échange, l'étendue de la mer et l'ignorance de la langue
          empêchant le commerce.
          Insensiblement ces Perses se mêlèrent aux Gétules par des
          mariages, et comme, dans leurs fréquentes excursions, ils
          avaient changé souvent de demeures, ils se donnèrent eux-
          mêmes le nom de Numides. Encore aujourd'hui, les
          habitations des paysans numides, appelées mapales,
          ressemblent assez, par leur forme oblongue et par leurs
          toits cintrés, à des carènes de vaisseaux.
          Aux Mèdes et aux Arméniens se joignirent les Libyens,
          peuple plus voisin de la mer d'Afrique que les Gétules, qui
          étaient plus sous le soleil, et tout près de la zone brûlante.
          Ils ne tardèrent pas à bâtir des villes, car, n'étant séparés de

          l'Espagne que par un détroit, ils établirent avec ce pays un
          commerce d'échange. Les Libyens altérèrent peu à peu le
          nom des Mèdes et, dans leur idiome barbare, les appelèrent
          Maures.
          Ce furent les Perses dont la puissance prit surtout un
          accroissement rapide et bientôt l'excès de leur population
          força les jeunes gens de se séparer de leurs pères, et d'aller,

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