Page 29 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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Scipion ; que ces mêmes titres, et non le défaut d'enfants,
avaient déterminé Micipsa à l'admettre par adoption au
partage de sa couronne ; qu'au reste, plus il avait montré
d'honneur et de courage dans sa conduite, moins son coeur
était disposé à tolérer un affront ; qu'Adherbal avait formé
un complot secret contre sa vie ; que pour lui, sur la preuve
du crime, il avait voulu le prévenir ; que ce serait, de la part
du peuple romain, manquer aux convenances et à la justice
que de lui défendre ce qui est autorisé par le droit des gens
; qu'au surplus il allait incessamment envoyer à Rome des
ambassadeurs pour donner toutes les explications
nécessaires. Là-dessus on se sépara, et les ambassadeurs
n'eurent pas la possibilité de conférer avec Adherbal.
XXIII. Dès qu'il les croit sortis de l'Afrique, Jugurtha,
désespérant de prendre d'assaut la place de Cirta, à cause
de sa position inexpugnable, l'environne d'un mur de
circonvallation et d'un fossé, élève des tours, les garnit de
soldats, tente jour et nuit les assauts, les surprises, prodigue
aux défenseurs de la place les offres ou les menaces,
exhorte les siens à redoubler de courage, enfin épuise tous
les moyens avec une prodigieuse activité. Adherbal se voit
réduit aux plus cruelles extrémités, pressé par un ennemi
implacable, sans espoir de secours, manquant de tout, hors
d'état de prolonger la guerre. Parmi ceux qui s'étaient
réfugiés avec lui dans Cirta, il choisit deux guerriers
intrépides, et autant par ses promesses que par la pitié qu'il
sait leur inspirer pour son malheur, il les détermine à
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