Page 153 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
cheron lui servit encore à boire. Alors son hôte lui
déclara :
— Je suis le calife lui-même.
En entendant cela, au lieu de s'émouvoir, notre
homme serra le cordon de l'outre, en disant
:
— Par Allah ! Si je te donne encore une fois à
boire, tu vas me dire que tu %s le Prophète.
Un commerçant en voyage passa par la ville de
Homs. Le muezzin du sommet du minaret appelait
alors à la prière. Mais au lieu de dire : « Il n'y a de
divinité qu'Allah, et Mohammed est le prophète
d'Allah », il proclamait : « Il n'y a de divinité
qu'Allah et les gens de Honis prétendent que Moham-
med est le prophète d'Allah. »
Etonné, notre voyageur se dit :
— Je vais aller demander l'explicalion de cette
chose à l'iman de la mosquée.
Il entra donc dans celle-ci et vit l'iman qui diri-
geait la prière en commun en levant une jambe en
l'air ; et il remarqua que ce pied ainsi soulevé était
souillé de crottin.
— Je vais, se dit notre commerçant étonné, de-
mander au mohtasseb (prévôt des marchands) l'ex-
plication de cette chose étrange.
Il alla trouver le mohtasseb et le vit assis devant
une autre mosquée, vendant du vin, ce qui est abso-
lument interdit à un mwsulman. Bien plus, il tenait
un Coran à la main, et il jurait par Dieu et par le
Coran que le vin était de bonne qualité.
— Je vais aller demander au cadi l'explication de
toutes ces abominations, se dit notre voyageur.
Il s'enquit de la demeure du cadi, y entra et le
trouva couché sous un jeune et beau garçon...
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